L’équipe pédagogique est constituée, en vue d’un effectif d’environ 15 étudiants, de :
- Géraldine Viellepeau, architecte DPLG, enseignante(responsable)
- David Dottelonde, architecte DPLG, enseignant
- Antoine Viger-Kohler, architecte DPLG, enseignant
- Rejane Lhote, plasticienne, enseignante
L'encadrement du projet se tient le mardi.
L’offre pédagogique des enseignements du projet de M1 se place délibérément dans une actualité disciplinaire, celle portée par l'ère de l'anthropocène, investissant les territoires contemporains de l'architecture et questionnant ses conditions (théorique et matérielle) d'élaboration, de production et de transmission.
Penser la « métamorphose de l'ordinaire » , c'est avant tout considérer les activités humaines, leurs récits et les territoires qui les supportent non plus à l'aune des logiques d’expansion mais de celles du renouvellement voire de la résilience dans un mouvement dialectique entre héritage et prospective, permanence et obsolescence. Les bouleversements écologiques et leurs corollaires sociaux, économiques et politiques nous y engagent.
METAMORPHOSE DE L'ORDINAIRE : DUNKERQUE
Habitat et cadre de vie
Nous appelons ordinaire, les territoires (et les architectures) produits par l’expansion urbaine moderne et post-industrielle, souvent qualifiés de génériques ou communément réputées sans qualité, mais qui pourtant abritent nos quotidiennetés et constituent la majeure partie de nos cadres de vie contemporains. Leurs conditions complexes, sont vus comme des opportunités pour y développer des démarches de projet singulières permettant d'imaginer des alternatives au mode de production courant du cadre bâti.
Ainsi, l'expérience récente de l’espace domestique comme de l’espace public nous oblige collectivement à penser les conditions contemporaines de la fabrique de notre cadre de vie et plus particulièrement celles de l'habitat.
Dans un contexte de besoin croissant et parce qu'il constitue la matière essentielle de la ville, le logement représente un véritable levier de mutation et de transition de nos cadres bâtis.
Paradoxalement, la financiarisation accrue du logement (devenu un produit), la pression normative grandissante et une capacité d’expérimentation limitée ont conduit à la dépréciation de l'habiter. Cette dégradation significative de la qualité des logements comme l'uniformisation de ses propositions construites, morphologiques et typologiques, sont plus que jamais au centre des débats (rapports Leclerc, Lemas, Idheal).
L'enseignement de projet propose d'y prendre part et d'interroger les conditions contemporaines de la production courante du logement, les modèles qu'elle mobilise, les densités qu'elle produit et les habitabilités qu'elle permet.
Nous investirons ces thématiques (production, modèle, densité, habitabilité) avec d'autant plus d'acuité que nos modes de vie se trouvent bouleversés voire contestés par l'urgence environnementale et la crise sociale, économique, voire politique, que nous traversons. L'approche pédagogique se concentrera sur l'actualité des formes et des modèles de l’habiter (et du logement), dans un mouvement réciproque d'inventaire et d'invention, à savoir :
• Considérer les formes construites (urbaines) de l'habiter, à la fois comme objet d'étude, ressources (type architecturaux, structure,etc ) et milieu (support de pratiques, de représentations et d'interaction) .
• Engager une démarche itérative et prospective sur les enjeux contemporains de l'habiter dont les premières manipulations convoqueront indifféremment le type, les dispositifs, la structure ou la matière.
Cet enseignement porté sur la forme physique et sociale de l’espace habité, entre obsolescence des objets construits et actualité d'une production, est ancré dans un environnement social, territorial, technique et réflexif réel et mobilise les thématiques transversales et récurrentes au projet d'architecture que sont le sol, le temps et la ressources, à savoir :
• Sol : Définir les conditions d'occupation et d'économie du sol, articulant forme urbaine et densité, comme le moyen d'inscrire durablement les projets. Penser le rez-de-ville comme lieu de la négociation entre espace public et espace privé, comme préalable à la construction de la quotidienneté, du commun et de la civilité, comme condition du partage des usages et de la cohabitation des activités, comme moyen d'adaptation aux enjeux environnementaux.
• Temps : Élaborer une démarche considérant les différentes temporalités comme matériaux du projet , à savoir : le temps des édifices (conception, édification, transmission et/ou transformation), le temps des usages (évolution des modes de vie, parcours résidentiel, etc) et celui des représentations (notions d'appartenance, de permanence, etc). Penser des projets capables de connaître plusieurs vies.
• Ressource : Porter un intérêt aux multiples formes de ressources (matérielles et immatérielles) notamment aux modes constructifs et à la matière que nous utilisons et transformons. Envisager l’économie de moyen comme projet et favoriser le réemploi des formes, des types architecturaux, des dispositifs comme des usages.