Dans ce domaine, un projet est un projet de transformations, lequel s’appuie sur des connaissances historiques et constructives qui guident l’élaboration d’une stratégie d’intervention. La pertinence de la démarche vise à mettre en place un certain degré de permanence.
Pour intervenir de façon appropriée, il est nécessaire d’acquérir une culture approfondie du projet respectueuse du passé et en même temps au fait des techniques les plus abouties.
1ère partie
Elle portera sur des études de cas présentées par les enseignants et des études de cas faites par les étudiants. Les thèmes proposés concernent le patrimoine ancien et le patrimoine moderne.
Ces études de cas s’attacheront à montrer les démarches de projet à la lumière d’analyses historiques (réglementation de l’architecture du passé, histoire des méthodes de construction), d’analyses constructives (réglementation de l’architecture du présent, méthode de construction), d’analyses architecturales (qualités spatiales et tectoniques) et d’analyse de la pathologie.
Ces études s’appuieront sur des visites de chantier ou de réalisations dans l’étude de sujets particuliers.
La confrontation de ces recherches encadrées devra faire émerger des connaissances théoriques et pratiques opérantes en projet.
Des visites de chantier seront organisées à Paris. La rencontre des acteurs du projet (Architectes – Ingénieurs – Constructeurs) permettra de montrer le déroulé d’une opération depuis l’esquisse et le diagnostique jusqu’au chantier et aux méthodes d’interventions.
2ème partie
Cette deuxième partie aura lieu durant le workshop international Palerme-Paris.
Les étudiants seront amenés à concevoir un projet d’intervention sur l’existant dans la ville de Salemi, ville détruite par un tremblement de terre en 1968. Alvaro Siza y a fait une intervention remarquable.
Ils devront définir une stratégie d’intervention, appuyée par les connaissances acquises dans l’ensemble du séminaire S7 -S8 et monteront que le confort climatique n’est pas réduit à la rénovation énergétique et concerne la fabrication du projet dans son ensemble.
Acquisition d’une méthodologie propre à l’intervention sur l’existant.
Comment la forme parle-t-elle de la technique ou comment la technique inspire-t-elle la forme ?
Le diagnostic
C’est le message du « déjà là ».
Le diagnostic consiste à se poser de nombreuses questions, qu’il est possible de regrouper dans différents domaines bien qu’interdépendants :
- la forme : la figure initiale, la géométrie, la lumière et les qualités spatiales.
- la matérialité : la manière dont est construit l’édifice existant, sa structure et ses enveloppes, son climat intérieur.
- les pathologies constructives, l’usure et le vieillissement.
Recherche d’une stratégie d’intervention
En termes de projet de structure, la réhabilitation pose immédiatement la question de la permanence : ce qui est conservé acquière un statut d’élément permanent. Ce qui est ajouté doit délivrer un message en dialoguant ou non avec la structure conservée et éventuellement réhabilitée.
Plus généralement, la lecture de la matérialité de l’architecture révèle les géométries possibles et la potentialité des espaces. Le questionnement concernant la réhabilitation environnementale prend alors toute son importance et sa délicate application.
L’amélioration du confort bioclimatique génère des stratégies d’intervention très élaborées, sources de projets variés. Pour cela, on fait appel à des techniques simples, mais aussi à des notions plus complexes dont la conception passe par des études numériques. Les paramètres sont nombreux, d’où la nécessité nouvelle de l’étude paramétrique du projet.
Elaborer un projet de structure et d’enveloppe
Le projet peut se concevoir comme une série de dialogues à différentes échelles : dialogues des formes, des matières, des structures et des enveloppes aboutissant à de nouveaux espaces.
Les décisions en termes de structures deviennent fondamentales puisque liées aux objectifs de performance et aux qualités des matériaux. L’expression du projet se retrouve alors dans les détails.
Le détail contient en lui-même une expressivité et une capacité à expliquer sa genèse, son fonctionnement et la résolution du problème posé. Réussir un détail, c’est résoudre un problème avec élégance de même qu’en mathématique.
La localisation du projet, en particulier son orientation solaire, et la morphologie du bâti existant seront les points de départ de l’étude.
L’enveloppe structurelle comme stratégie d’intervention
L’enveloppe structurelle représente l’intervention contemporaine du projet d’intervention sur l’édifice existant. Sa structure dialogue avec la structure des édifices existants. La matérialité des pleins et des vides doit être étudiée en fonction des objectifs recherchés.
L’intervention sur l’existant concerne l’amélioration du confort bioclimatique, et n’est pas réduite à l’isolation thermique, mais à la création de dispositifs passifs.
Le confort d’été peut, par exemple, être corrigé par une résille extérieure. Le confort d’hiver peut, par exemple, être amélioré par une peau intérieure, par une peau extérieure et par d’autres dispositifs.
Les nouveaux planchers utilisent une structure plus libre fabriquant ainsi une figure en contrepoint.
L’architecture bioclimatique fait appel à une stratégie élaborée, à un savoir faire, mais pas nécessairement à des technologies lourdes.
Attitudes de projet
La réhabilitation du Castelvecchio médiéval de Vérone par Carlo Scarpa (1956-64) a longtemps été considérée comme la référence emblématique en matière d’intervention créatrice dans un édifice historique important. Les principes mis au point pour le projet, la dissociation franche entre l’intervention volontaire, et l’existant par l’utilisation de matériaux contrastants, n’a rien perdu de sa pertinence.
La reconversion d’une église en centre culturel à Tolède par Ignacio Mendaro Corsini s’inscrit dans cette tradition.
A l’opposé, la limite entre l’existant et la nouvelle intervention a tendance à s’effacer, quand les architectes réinterprètent et complètent le bâti ancien. C’est le cas de deux reconversions d’architectures industrielles monumentales : l’ancienne powerstation de Londres transformée en Tate Modern par Herzog et de Meuron, les usines Fiat du Lingotto à Turin transformées par Renzo Piano : de l’extérieur, le bâtiment ancien semble presque intouché, de l’intérieur, les passages entre l’ancien et le nouveau disparaissent et les aménagements s’intègrent de façon évidente.
Il est plutôt question dans les projets de réhabilitation d’immeubles d’habitation, d’améliorer non seulement l’intérieur des logements, mais aussi leur caractère extérieur, comme par exemple, les rajouts de balcons ou de jardins d’hiver dans l’opération de réhabilitation de la Tour de logements porte Pouchet à Paris, par Lacaton et Vassal.