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  • S4- 10 La fabrique du projet

Projet 4

Semestre 4

Groupe 09 - Anne Roqueplo et Jordi Pimas [E0411090]

Enseignant(s) : Anne Roqueplo, Jordi Pimas Megias

  • Année : 2
  • Semestre : 4
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

« HABITER ENSEMBLE - AMBIANCE, STRUCTURE ET MILIEUX »

L’habitat collectif, élément central de fabrication du territoire

Jour d'enseignement : MARDI

 

L’habitat collectif mobilise un bagage technique important. La connaissance des réglementations et des logiques immobilières à l’œuvre dans ce type d’opérations aujourd’hui est une condition de la pertinence du projet. Mais, si dans la pratique contemporaine française ce type de programme est extrêmement normé, l’enseignement de projet sera l’occasion d’un élargissement du regard vers d’autres pratiques historiques et transnationales. L’objectif principal est de conduire l’étudiant à la construction d’un jugement critique raisonné sur la question de l’habitat, et de son rôle dans la cité.

 

Ce programme interroge sur les conditions du vivre et habiter ensemble et doit être abordé comme une recherche plus fondamentale sur les modes de vie et de sociabilité, parler de l’habitant et non de l’usager. Dans un moment où la crise sanitaire mondiale et toutes ses conséquences ont replacé le débat sur les conditions des logements dans la sphère publique, il est primordial d’accorder à ce programme l’importance qu’il a dans la fabrication des territoires. L’économie du partage, le rapport à la nature, l’évolution des mobilités, émergent dans le contexte d’urgence actuel, comme des impératifs à prendre en compte pour proposer un cadre de vie qualitatif. Le logement collectif doit redevenir le lieu d’innovation programmatique et technique. S’appropriant ainsi la question de la ville comme juxtaposition et comme complémentarité, les étudiants prennent conscience que l’aménagement urbain est un projet de société. Ce travail donne à penser les relations complexes et les frottements entre demande sociale individuelle et intérêt collectif. Il permet d’interroger la commande, la légitimité du commanditaire en rapport au bien commun qu’est la ville. Il invite à penser l’interstice, l’interface et l’altérité. C’est aussi un sujet technique, qui introduit le travail sur les typologies entre diversité et répétition, entre variation et stabilité. Le cheminement itératif entre l’approche morphologique, typologique et architectonique conduit les étudiants à expérimenter «l’entrelacement des échelles» de manière presque évidente.

 

Partant de l’élément primordial et quotidien du territoire, l’étudiant peut initier une réflexion critique sur le rapport au lieu et sur sa transformation. C’est donc un très bon exercice pour des étudiants en fin de licence, car il leur permet de comprendre que l’acte architectural est une particule élémentaire du territoire. Les écoles d’architecture sont à l’avant-garde du renouvellement de l’inventivité architecturale sur ces sujets, anticipant l’évolution possible des modes de vie.

Contenu

La fabrique de la Ville

Aujourd’hui, la fabrique de la ville est à la confluence de trois crises majeures : le climat, les ressources et la biodiversité.

 

L’urbanisme du XXIème siècle se confronte à de nombreux défis en termes d’occupation des sols et d’étalement urbain, en termes de densité, de mobilités, de mixité sociale, de biodiversité, de consommation énergétique, de gestion des ressources, de confort, visuel, thermique, acoustique. En effet, le modèle de construction des zones urbaines pendant les dernières décennies a principalement été bâti sur l’usage de la voiture. Bien que dès 1989, les études sur l’écologie urbaine menées par Peter Newman et Jeffrey Kenworthy s’intéressent à la corrélation entre dépense énergétique du transport individuel et densité urbaine, notre modèle urbain s’est fondé sur l’étalement des zones bâties. Cette vision était encouragée par des politiques publiques qui mettaient en avant le modèle du pavillon et du transport individuel, créant ainsi les zones périurbaines que nous connaissons, notamment sur le territoire français.

Les villes apparaissent comme étant un levier de réponse important face à la crise actuelle. Elles sont des systèmes complexes qui résultent d’interactions systémiques à di¬fférentes échelles qui évoluent dans des temporalités qui dépassent largement l’échelle humaine. Leur adaptation au changement climatique impose donc un changement de paradigme dans la manière d’aborder les questions morphologiques et fonctionnelles des programmes de densification urbaine. Une nouvelle manière de penser et de faire évoluer la « ville sédimentaire », holistique et sensible, semble nécessaire.

 

Le sujet concernera donc l’étude d’une opération de logements en îlot selon une logique de réciprocité par laquelle on considère que le milieu ambiant agit sur le logement et que le logement agit sur l’environnement. L’atelier interrogera ces questions dans un tissu fortement constitué de la Ville de Paris. Une parcelle conformée par des espaces en dents creuses et en cœur d’ilot, accueillant aujourd’hui plusieurs constructions d’hauteurs et usages variés, sera la plateforme de réflexion sur le caractère évolutif des modes de vie qui conduisent le logement à se réinventer.

Ce travail sera alimenté par des notions comme la disponibilité des ressources, l’empreinte environnementale des matériaux, l’urbanisme circulaire (intensification/transformation/évolution des usages) etc.

 

Le terrain, présentant deux accès situés au 16 bis rue Ernest et Henri Rousselle et au 4 rue Damesme (13ème), est situé en secteur de mise en valeur du végétal et plafonné à 31m. de hauteur. Les constructions environnantes sont principalement des petits immeubles collectifs et des maisons individuelles. Le terrain constitue une dent creuse bordée de plusieurs bâtiments de hauteurs variables, allant du R+1 au R+8. D’une superficie de 1 253m², sur lequel est édifié plusieurs constructions, il accueille aujourd’hui un atelier de bûcheron, sur environ 360m² et un atelier de propreté de la Ville de Paris, sur environ 250m². Les bâtiments ateliers, au nombre de 5, présentent des typologies différentes. L'atelier donnant sur la rue Damesme (200 m² environ), construit dans la première moitié du XIXème siècle, présente une certaine qualité architecturale. Plusieurs petites constructions (de 40 à 140 m²) de faible qualité, datant des années 1960, se sont agrégées à ce premier atelier et occupent le cœur d'îlot. La rue Damesme et la rue Ernest et Henri Rousselle sont en pente faible.

Travaux

L’atelier se concentrera sur un projet long de la durée du semestre. ( Mardi toute la journée)

Le travail du studio s’articule en plusieurs temps qui combinent des séances de critique de projet en groupe, individuel, travaux d’analyse de projets et cours magistraux. Cet enseignement combine un cours de projet avec un enseignement transversal associant un ingénieur spécialiste des ambiances et un architecte spécialiste numérique. L’objectif de cette démarche est de renforcer les outils d’analyse et de conception des étudiants en assemblant au sein d’une même réflexion projet/ambiance/numérique.

 

De l’échelle territoriale au détail architectural, les étudiants devront aborder le projet comme un exercice de synthèse. L’enseignement de projet ambitionne de fournir aux étudiants les acquis nécessaires à la fabrique d’un logement de qualité au regard de l’usage, des dimensions, de la lumière, de la matérialité, de la distribution et de la spatialité tout en explicitant les enjeux urbains qu’il porte.

 

«Lecture du contexte : Analyse, enquête, relevé »

« Analyse de projet »

« Maquette de l’ilot de travail »

« L’espace du logement : Type référent - Travail sur les typologies »

« Structure / Enveloppe : Expérimentation sur la matière»

« Implantation : Structure urbaine et milieu »

« Distribution, séquence d’accès et rapport au sol »

« Synthèse : Typologie, morphologie et distribution »

« Coupe constructive »

« Rendu final »

Bibliographie

‐ Steen Eiler Rasmussen, Découvrir l’architecture, Le linteau, 2002, (1ère édition 1959), 287 p.

‐ Chaljub ( Bénédicte ), La politesse des maisons. Renée Gailhoustet architecte, Paris, Actes Sud, 2009, 85p.

‐ Amold (Françoise), Le logement collectif. De la conception à la réhabilitation, Paris, Editions du Moniteur, 2005, 307 p.

‐ Cristiana Mazzoni, Les cours. De la renaissance italienne au Paris d’aujourd’hui, Arles, Actes sud, 2007, 308 p.

‐ Castex (Jean), Depaule (Jean‐Charles), Panerai (Philippe), Formes urbaines : de l'îlot à la barre, Marseille, Parenthèses, 2004, 199 p.

‐ M.la. Guinzbourg, Le rythme en architecture. 2010, Infolio, 138p.

‐ Colin Rowe et Robert Slutzky, Transparence réelle et virtuelle , Paris, les éditions du demi ‐cercle, 139 p. etc…