I. ARGUMENT
Il faudra sortir de la conception de l’architecture qui a prévalu depuis l’après-guerre et de son ravalement de façade dans un habitat « contemporain » qui reste très largement conçu en terme d’artefacts dépendant de stéréotypes formels (voire esthétisant) et/ou fonctionnels de plus en plus mondialisés (de la maison individuelle aux grands ensembles) et, corrélativement d’une industrie du bâtiment peu soucieuse des relations aux contextes anthropologiques et aux conséquences éco systémiques en dehors de ce qui reste ou devient porteur pour le modèle dominant d’économie marchande. Avant d’être un fait culturel, l’architecture est un phénomène organique naturel, quasi darwinien lié à l’ensemble des organisations possibles, vivantes ou minérales, « naturelles » ou « artificielles ». L’architecture doit donc être considérée comme un phénomène génétique et vivant dont il faut étudier la nature théorique et épistémologique en abandonnant le paradigme fonctionnaliste moderne dont il est vain d’espérer qu’il soit réformable. À la lumière des enjeux écologiques et sociaux qu’implique la notion d’Anthropocène, et des catastrophes potentielles de toutes natures qui nous attendent (climatiques, sociales, migratoires, sanitaires, culturelles, démocratiques, économiques, etc.) est-il pensable d’imaginer une approche soignante et ré-équilibrante (thérapeutique architecturale, éthiques du Care), écologiquement soutenable et éthiquement soucieuse des besoins les plus urgents de l’humanité, notamment de ceux qui deviennent de plus en plus vulnérables ? Peut-on seulement concevoir des mondes architecturaux et territoriaux prenant en compte l’implication des composantes globales et locales des milieux et de l’humanité en termes éco systémiques ? Et enfin, comment traduire la complexité des territoires-écoumènes humains et vivants de manière à la rendre accessible et opératoire pour les théories et les pratiques de la conception architecturale aujourd’hui ? Il ne sera pas inutile de voir comment certains théoriciens du passé (de Lucrèce à Vitruve et jusqu’aux architectes gothiques) ont pensé l’architecture de leur temps en termes éco-systémiques.
II. INTITULES DES SEANCES
I : D’une science architecturale.
(9 Mars 2023)
Genèse évolutive des territoires et thérapeutique architecturale des écoumènes humains. Théorie de l’Evolution Darwinienne.
II : L’Esthétique comme résultante de la théorie de l’Evolution
(16 mars 2023) avec D. Laroque.
Les effets esthétiques comme genèse évolutive des territoires et thérapeutique architecturale des écoumènes humains.
III : L’Architecture comme phénomène organique de l’Evolution.
(23 mars 2023)
De la question écologique et d’une éco-systémique architecturale : Deep et Dark Ecologies, Ecosophie, et Ecologies projectives thérapeutiques des écoumènes humains. Première partie,
IV : Biosémiotiques et mégarégions: retour vers une intelligence écologique
(30 mars2023)
L. Rasoloniaina
V : La pratique architecturale comme écologie projective thérapeutique des écoumènes humains.
(6 avril 2023)
De l’hypothèse d’une pratique architecturale appuyée sur les écologies projectives et thérapeutiques. Le paradigme thérapeutique et hospitalier comme base de la science architecturale (diagnostics et prescriptions). Phylogénie et Génétique architecturale.
VI : La pratique architecturale comme écologie projective thérapeutique des écoumènes humains. Exemples de processus de morphogenèse architecturale.
(13 avril 2023)
L. Rasoloniaina / S. Grifo
VII : Milieux et écoumènes humains.
(20 avril, hormis si l’intensif de projet exclut le cours)
Les interactions vivantes, évolutives et continues (principe de continuité / connexion) vs l’environnement exploitable des ressources (principe disjonctif / discontinuité). Les relations du couple Energie / vs / Ecologies : soit comment résoudre l’aporie ? La nécessité d’une phénoménologie architecturale. La théorie des affordances architecturales.
VIII : Milieux et psychosomatiques humaines.
(4 mai 2023, en visio-conférence)
Les interactions psychosomatiques des individus sensibles et phénoménologie des milieux. La genèse organique des écoumènes et des édifices.
IX : D’une science architecturale. L’Epistémologie Architecturale. Conclusion du cours
(11 mai) avec H. Ait-Haddou, L. Rasoloniaina, G. Bignier, S. Grifo,, P.E. Loiret, D. Pinon, T. Heuzé.
D’une épistémologie pour une science architecturale. Taxinomie de la connaissance architecturale et le problème aporétique de la nature de la « thèse doctorale » en Architecture.
X : Séance au choix du séminaire EHESS