Postulat :
Nous posons comme préalable que la période « moderne » est désormais refermée. Le parti pris de notre démarche implique par conséquent d’assumer pleinement cette condition « non-moderne » (Latour, 1991). Il s’agit d’une véritable opportunité pour innover. Cette condition invite à créer des continuités et des liens à travers les temps pour renouer avec certaines évidences d’autrefois. Ces évidences peuvent être de plusieurs nature : matériaux (naturels/ locaux), entraide solidaire, liens systémiques, agriculture vivrière,… Il ne s’agit pas de proposer un retour en arrière, bien au contraire, il convient d’avancer de manière critique tout en étant conscient que les solutions d’autrefois demeurent à notre portée. C’est précisément dans ce sens que nous invitons à développer une architecture vernaculaire contemporaine.
Les questions :
Quelles sont ainsi les démarches contemporaines soutenables pour un architecte dans des périodes troublées et instables?
Comment la démarche et la production de l'architecte est transformée dans des situations d'économies faibles, productrices d'énergies et collaboratives?
Comment peut-il trouver sa place, et comment ses compétences particulières à sa formation sont utiles ?
Comment autoriser l'expérimentation dans « le réel » des étudiants et avoir ainsi une action pérenne, partagée et installée sur un site?
Comment (re)articuler les notions d'espace et de temps ?
Dans quelle mesure la représentation des écosystèmes existants peut devenir un support d'imaginaire pour l'architecte ?
Quelques Principes :
- Penser l’espace comme un écosystème (complémentarité, interaction, métabolisme urbain) et prendre conscience que tout projet architectural questionne la consommation des terres agricoles et pose donc indirectement des questions d'alimentation et d'équilibres des écosystèmes existants.
- Placer la conception bioclimatique au cœur du projet, et créer plus d’énergie que l’on en consomme
- Concevoir avec une économie de moyens, favoriser une 'économie faible' et appliquer les principes d’un 'urbanisme faible' (Andréa Branzi)
- Exploiter les ruines de la modernité comme un gisement de dispositifs spatiaux disponibles et favoriser l’emploi-ré-emploi de matériaux locaux et/ou naturels
- Faire avec le réel et participer à un mouvement ascendant de type bottom up (apprendre du terrain)
- Considérer le contexte comme une ressource et non comme une contrainte.