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  • S9-P3 PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

DE 3 : Athènes : Le corps et le territoire - Vassily Laffineur, Jordi Pimas

Semestre 9

Enseignant(s) : Jordi Pimas Megias, Sandra Ancelot, Vassily Laffineur, Edith Akiki

  • Année : 5
  • Semestre : 9
  • E.C.T.S : 14
  • Coefficient : 6,00
  • Compensable : non
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : non
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

Ce programme pédagogique pose pour principe que la ville est aujourd’hui un écosystème d’innovation ouverte,

où la question des ressources, de la mise en relation des données massives et la participation des citoyens sont

au cœur de son développement et de son organisation. Notre relation aux espaces vécues modifié par l’interface des outils numériques sera également questionnée, tant dans sa perception que dans sa conception. Cette démarche par sa nature holistique veut jeter les bases d’une phénoménologie 2.0.

Les compétences visées sont les suivantes :

• Savoir énoncer une vision prospective de l’architecture, la ville et du territoire

• Acquérir une compréhension critique de la relation architecture et technologie

• Interroger la transdisciplinarité en architecture, au travers du projet

• Comprendre la complexité d’un contexte en réalisant à la fois des captations de données in situ et une

recherche de données issues de l’open data

• Identifier les cycles de matières, d’énergies et d’informations

• Énoncer un processus de transformation du site par des diagrammes

• Valider les hypothèses prospectives par le projet d’architecture

• Manipuler des données au sein du processus de conception

• Manipuler la matière par des maquettes en mobilisant des outils analogiques que numériques

• Constituer et analyser un corpus de références pour construire une connaissance collective au sein du groupe

 

Collaboration SANDRA ANCELOT - CORPS - MOUVEMENT VIVANT et LIEU

Que peut un corps en mouvement perceptif et créatif dans l’expérience d’un espace, d’un lieu et d’un milieu. En quoi engager le corps en action comme un outil de recherche et de connaissance questionne la relation au monde ?

 

Expérimenter le lieu avec le corps en mouvement émet l’hypothèse que la mise en contact, par l’expérience immersive et sensible à l’environnement, questionne les modes d’habiter et de cohabiter, en apportant d‘autres compréhensions pour réfléchir aux situations de crise

Les corps sont saisis dans leurs multiples dimensions animales, culturelles, sociales, politiques pour aller à la rencontre de contextes en se mettant en action.

 

En dénouant la complexité de la création à l’échelle 1 du corps dans l’espace, du temps de l‘action, l’apprentissage de la mise en mouvement est proposée à partir de l’expérience d’un corps collectif.

La pratique construit un contexte confiant élaboré à partir d’appuis solidaires, de systèmes de relais, de reprises des émotions et des énergies par le groupe. La diversité des corps trouve sa place dans ses propres processus de transformation en création. Le travail en chœur favorise l'appropriation des étudiants des dispositifs performatifs ; il ouvre aussi la possibilité d’émergences de nouvelles écritures corporelles, issues d’intuitions et d’improvisations.

En s’appuyant sur la synergie d’un groupe, des méthodologies créatives de mises en action immersives, forment à l’écoute périphérique, aux mouvements instinctifs, intuitifs.

 

L’engagement du corps sur un terrain d’étude, par exemple un espace public, en forme de “créations agissantes” met en décalage les étudiants des usages habituels du lieu. Le corps culturel et sociale trouve la force, dans la synergie du groupe, de se mouvoir en dehors de la norme. Ce décalage libère les mouvements qui sont les moteurs de l’expérimentation des lieux. Il permet de prendre la distance tout en faisant une expérience immersive pour agir avec une pensée critique.

La création agissante renvoie à la notion agentivité et comment la performance inter-agissante avec le lieu transforme sa perception, apporte des perspectives de transformations, forge des projets de requalifications.

Être en action créative élargit les méthodologies empruntées par l’architecture aux sciences sociales et à l’anthropologie, notamment pour les études de sites et les enquêtes sur le terrain conduit avec l’arpentage et avec la marche.

En travaillant avec plus d’amplitudes le mouvement nous cherchons par le franchissement de nouveaux seuils à grandir le champ d’exploration sensible en relation tactile et avec le tangible associé avec des dimensions indicibles.

Prenons l’exemple d’un corps girouettant. Le tourbillon donne une sensation de tournis. Cet état particulier accentue le phénomène de la perception qui parfois, par effet de surprise, stimule d’autres positionnements et d’autres relations à l’environnement. Nous cherchons, en vivant des états, des connections et des perceptions qui questionnent les modes cohabitations entre toutes les entités d’un lieu.

Le « corps percevant » agit dans une pluralité de « kinésphères », navigue entre le plus intime-minuscule et le plus vaste-lointain ; il déploie aussi ses trajectoires ou bien s’oriente en résonance avec les qualités du lieu.

La perception faite à partir de la vue depuis un point fixe étendue à celle de tous les sens modifie le positionnement, la relation aux lieux et aux écosystèmes.

De la même manière que nous mobilisons toutes les dimensions du corps, nous traversons les énergies qui donnent forme au mouvement. Le jeu et l’amusement procurés en situations décalées donnent de l’élan pour aller plus loin dans l’expérimentation de dimensions plus controversées face aux crises de sociétés. L’exposition « soulèvement », au musée du jeu de Paume, présente des représentations du geste de la contestation et au travers de la lecture des images offrent un état de lieu de l’espace, des marges et des cultures de la contestation. L’opposition, la résistance amendent l’espace critique pour remettre en cause les contenus du renouvellement. Elle rejoint la ligne émancipatrice qui guide la pédagogie de l’engagement du corps-créatif dans l’espace.

Contenu

La ville telle que nous la connaissons aujourd’hui peut se transformer en profondeur en devenant plus soutenable, plus vivante et plus solidaire. Les étudiants imaginent le futur de la ville et de l’architecture en utilisant des méthodes de conception inspirées des sciences du vivant, des sciences des matériaux et du numérique. Les concepts de résilience, d’intelligence et la dimension collaborative sont interrogés au service d’un futur souhaité.

 

Résiliente

Face aux enjeux de l’épuisement de nos ressources et du changement climatique, la résilience appelle fondamentalement un changement de paradigme en matière d’aménagement et de conception de la ville. La ville se construit désormais sur la ville, en circuits courts. En créant un écosystème de partage et d’échange de ressources locales, des nouveaux cycles peuvent émerger : cycle de la matière avec un réemploi massif de produits et de matériaux, cycle de l’énergie avec des architectures zéro énergie, cycle de vie permettant de quantifier l’impact global de chacun de nos artefacts.

 

Intelligente

Nos villes intègrent déjà un ensemble d’équipements urbains intelligents : capteurs, caméras de télésurveillance,

station météo, réseaux Wi-Fi, antennes 5G, satellites, puces, cartes multiservices, écrans publics, QR-Codes, portails d’information municipaux, cartes enrichies de commentaires… Il n’y a qu’à regarder autour de nous : la ville est, en réalité, déjà numérique. Mais comment urbaniser les technologies, plutôt qu’elles désurbanisent nos villes

Saskia Sassen ?

 

 

Collaborative

Au-delà des risques d’une menace de surveillance généralisée, l’interaction de ces systèmes, leur mise en communication, permet d’envisager une pléthore de nouveaux usages collaboratifs stimulants et inédits.

L’ouverture de ces données nous permet de repenser les villes pour un urbanisme collaboratif et coopératif. Elle

n’est pas déshumanisée, bien au contraire les habitants en sont des co-auteurs. Quel serait alors le nouveau statut

de l’architecte dans ce contexte ?

Sensible

La crise écologique que nous traversons n’est-elle pas avant tout comme l’écrit Baptiste MARIZOT un une crise des sensibilités ? La dimension perceptif multisensorielle de la ville sera au centre de la démarche, replaçant l’homme au sein de l’écosystème du vivant.

 

Déroulé :

En S9 :

• Voyage à Athènes pour identification de site potentiels de projet et de problématiques de développement d’une ville résiliente (identification des thèmes : climat, ressources, matières, mode constructifs et organisationnels, habitus.)

• Représentation des caractéristiques du site en tant qu’écosystème complexe (données in situ et open data)

• Énonciation des stratégies de transformation du site en proposant des nouveaux cycles de matière, d’énergie

et d’information.

• Identification précise du lieu d’intervention et de sa programmation

• Esquisse de projet mettant en place les stratégies définies et permettant de teste les outils conceptuels

 

En S10 :

• Développement du projet architectural concrétisant les cycles de matières, d’énergies et d’informations

• Cohérence du projet à toute les échelles, du territoire au détail constructif

Nous encourageons vivement les étudiants a conservé le site de projet identifié en S9 (et ce dans un souci de cohérence) Cependant les méthodes et outils identifiés au semestre précédant pourront être transposé sur un site choisi par l’étudiant

 

 

Collaboration SANDRA ANCELOT - CORPS - MOUVEMENT VIVANT et LIEU

 

Description du cours

 

1. Prendre la mesure du sens – prendre position avec la spatialisation des idées - construire des lignes créatives de recherche pour le projet – entrer dans les sphères sensibles construire l’expérience en dehors du lieu

 

 

La constellation de vocabulaires voyager dans les idées

Dialectique : de la parole au mot - du concept au corps

Faire rencontre – mettre en relation

 

L'enseignement organise une table ronde autour du langage des pratiques du corps dans les disciplines croisées de l’architecture, du paysage, des arts du spectacles, des arts plastiques et visuels, de l’anthropologie, des sciences sociales et de la philosophie. Au travers de l’énonciation d’un vocabulaire nous déroulons dans l’échange les cultures, les notions attenantes au mot.

Sur la table un papier blanc est déroulé et au fur et à mesure que les mots construisent le dialogue, les étudiants les écrivent sur la table et ils construisent une constellation de concepts qui croisent les approches, les disciplines, l’histoire, la méthode, le projet ou point de vue de l’étudiant ou du groupe étudiants-enseignants sous la forme d’un consensus collectif.

 

Le vocabulaire de la séance de cours:

CORPS _ ENVELOPPE _ MOUVEMENTS _FORME _ CONTACT_ ESPACE _ POSITION – APPROPIATION _ PROPRIOCEPTION _ DANSE _SPORT_ ERGONOMIE _ GESTE _ EMERGIE CIRCULER TRANSMETTRE _ SENS _TOUCHE _ PERCEPTION PERIPHERIQUE _ RAYONNEMENT _ SPECTRE RESONANCE _ CORPS ANIMAL CORPS CULTURELLE _ CORPS SOCIALE _ CORPS POLITIQUE _ CORPS SENSIBLE _ CORPS EMOTIONNELLE _ INTUITIF _ INSTINCTIF _ LANGAE INTERPR2TATION _ EXPRESSION _ INTIME _ RELATION _ INTERACTION _ ENVIRONNEMENT _ TERRITOIRE _ LIEU _ MILIEU _MOUVMENT _ STATIQUE _ LIGNES D’ERRES OU D’ERRANCES _ LIMITE _ FONTIERE _ SEUILS _ ACTION EMANCIPER _ PERFPORMEURS _PISTEURS _ EXPLORATEURS _ JARDINIER _ SEQUENSE _ ARPENTAGE _ LÂCHER PRISE _ DISPONIBILITE – EMPATHIE – DESEQUILIBRE - DOCUMENTER – DISTANCE – FAIRE LE RECIT DE L’EXPERIENCE - EVENEMENT- PHENOMENE - LES ELEMENTS - LES FORCES – LES DYNAMIQUES – TRAJECTOIRES – LES ECHELLES - KINESPHERE - TANSEGRITE -

 

Objectifs

En construisant une constellation sous la forme d’une carte de sens et de concepts des lectures et des stratégies de mises en action s’écrivent à partir d’un vocabulaire collectif. Plusieurs scénarii peuvent se mettre en place et être proposés. Rejouer les points de vue par des assemblages de nouveaux concepts permet d’introduire au déroulé d’un projet une mobilité et une adaptation aux nouveaux éléments qui émergent du processus de fabrication.

 

Méthodologies

Sur support numérique ou à la main sous la forme de mind map ou d’un autre système de mise en forme d’une constellation d’idées.

 

 

2. Organiser l’action créative in situ : Le protocole – le dispositif – le processus L’engagement du corps comme outils de recherche “sensible” et de création de connaissance d’un lieu mobilise des méthodes interdisciplinaires qui construisent des processus de fabrication, écrit un protocole ou met en place un dispositif d’actions.

 

 

Objectifs

- En présence : Immersion entrer dans la sphère sensible se mettre en relation.

Prendre un temps pour se décaler et se repositionner en sphère sensible et perceptive.

Cette étape permet de se mettre en disposition d’écoute et de disponibilité. En allant chercher des états de corps nous espérons amoindrir tous les phénomènes qui recouvrent les sens et qui occupent notre esprit dans nos quotidiens. Également, il s’agit de trouver des systèmes d’émancipation au corps culturel – social – politique – pour permettre, par exemple au corps animal dit sensitif, intuitif de reprendre place. Ces systèmes permettent, également, de faire circuler la perception au travers de tous les corps possibles et d’effacer les frontières entre nos divers corps, culturels, politiques sociales etc…. Il permet de repérer depuis quel corps la perception opère et comment celui-ci est empreint de la composition et lecture d’un corps plutôt qu’un autre.

L’objectif de ces mises en conscience tend à observer les processus opérants de la perception tout en faisant leurs expériences.

 

Méthodologies

La technique de l’école Jacques Lecoq parle “d’un corps neutre ”et il décline 7 états de corps Pour notre part, nous cherchons le corps sensible. Des exercices de respiration, de préparations physiques empruntées aux arts du mouvements “d’éveil et de réveil du corps” et de ses capteurs physiques sensoriels et énergétiques permettent de se mettre en présence. Des exercices de mouvements collectifs qui articulent prises d’espace et l’écoute d’un chœur facilitent l’expérience des qualités de présences. Fermer les yeux – Faire le vide – S’abstraire - Faire un focus sur un micro-évènement -sentir et ressentir les micros-phénomènes exemple contact de l’air, contact du soleil, poids sur le sol. Se mettre à l’écoute de la proprioception fine d’un mouvement simple – écouter l'équilibre, le poids, la pesanteur….

 

 

Objectifs

- Le mouvement vivant - Toucher le monde - Percevoir – affordance, agentivité - Création-agissante - Activer les dispositifs des actions.

 

Au travers de l’expérience du lieu faite avec le mouvement vivant nous cherchons à nous mettre en contact et en relation avec l’environnement. Le corps engagé dans l’action permet de stimuler les capteurs sensoriels. En conséquence, le phénomène de la perception apparaît plus lisible. Par le mouvement, les matières sensibles situées en dehors du corps sont perçues ou incarnées. Elles sont également transformées en supports pour constituer une connaissance du lieu expérimenté. Selon le philosophe James Gibson, un corps perçoit en inter agissement avec son environnement et au fur et à mesure de son évolution dans son environnement. Il avance la notion d’affordance qui explore la complexité du système de relations et de maillages entre le corps et son environnement. Un des systèmes, le “système animal-environnement “ (animal-environment system), constitue une unité fondamentale d’analyse de l’approche écologique qui résulte du postulat de lien mutuel ou de réciprocité entre l’animal et son environnement (mutuality of the organism and its environment). Cette réciprocité entre l’organisme et son environnement (système animal-environnement) est le lieu d’émergence du processus perceptif. L’indissociabilité entre la perception et l’action, définit, quant à lui, ce qui cause, ce qui permet la perception.

Par ailleurs, à l’expérience du lieu faite à partir du mouvement, s’ajoute la dimension de la création agissante du mouvement dans un lieu et comment l’action en création agit sur le lieu. Nous parlons d’agentivité. Effectivement le mouvement saisit comme un acte de création dans l’espace - lieu – milieu – environnement – territoire, connecte l’expérience du lieu en processus de la création.

La pratique du processus de la création, in situ, conduite au travers d’actions, travaille la capacité créative pour interpréter les protocoles écrits et ou déploie une qualité de création dans l’immédiateté de ce qui arrive. C’est-à-dire, comment un processus de la création en train de se faire absorbe les phénomènes apparaissant pour travailler dans l’impermanence et avec des situations éphémères. Ces flux constants entre énergies, forces, puissances, en jeu sur le lieu dans toutes les dimensions perceptibles mais aussi imaginables, instinctives et intuitives sont alors captés et ré assemblés par le processus perceptif. Il opère des traductions, réforment, la matière du dehors avec la matière du dedans du corps.

Ce qui intéresse la pratique, c’est faire l’expérience de la transformation des phénomènes au travers du mouvement vivant associé au processus créatif en train de se faire.

Vivre la transformation cherche l’éclosion de mécanismes d’adaptations, d’inventions de nouvelles alliances, de nouveaux systèmes et d’écosystèmes.

 

Méthodologies

Mettre en mouvement son corps - La création - La pensée - Les positionnements au monde

Le jeu de rôles : se mettre dans un rôle pour expérimenter sur le terrain différentes méthodologies. Le pisteur – le jardinier – le performeur – le danseur – l'explorateur – le botaniste/naturaliste - l’architecte - l’anthropologue - le philosophe

Au travers les jeux de rôles, il s’agit d’emprunter une pluralité de méthodologie, déplacer le point de vue et le positionnement au monde. En empruntant les méthodologies, c’est également une source d’inspiration pour l’étudiant et par leurs appropriations, les transformer aux besoins des projets. Plusieurs méthodes peuvent se croiser.

 

Se charger de l’énergie du lieu pour se mettre en mouvement. Technique pour stimuler l’approche par l’improvisation.

À la recherche d’états de résonances. Cette méthode cherche par l’exploration d’états émotionnelles sensibles ou de postures spécifiques aux mondes de se mettre en situations d’échos avec les forces du lieu- géologique – climatiques – le sol – l’air - son orientation – l’influence cosmique- tellurique. L’état d’empathie pour se mettre à la place de l’autre, des choses du monde, des autres vivants. L’hospitalité pour ouvrir des espaces intérieurs d’accueil et pour aller à la rencontre. Mobiliser des valeurs comme l’altérité pour entrer en oscillation avec l’environnement.

En cherchant l’écho de situations, nous prouvons traverser tous les états sensibles, la colère la rage, la tristesse, l’émotion.

En relevant des situations contrariées, des flux entravés par l’expérience du corps

Travailler à partir des sphères sensibles de tolérances et les seuils - Explorer à partir de ses propres sphères sensibles et perceptives l’environnement.

Se mettre dans une écoute fine des zones perceptives qui révélèrent des seuils de tolérances qui dessinent des frontières ou zones de passage entre un ressenti et un autre. L’idée serait de les rendre visible avec le dessin de cartographies, de plans de ces sphères de résonances, de rayonnements, d’influences. L’appréciation du territoire au travers des filtres sensibles offre de nouvelles lectures.

Construction d’une performance en amont de la visite d’un site.

L’écriture de partitions détaille des stratégies de la performance ou d’actions. Cette préparation facilite le bon déroulement de l’expérience sur le site.

La partition s’organise en fonction des besoins des projets et peut revêtir toutes formes d’expression selon qu’elle s’adresse à une personne ou à un collectif. Si la partition transmet un mode opératoire à d’autres personnes, sur un autre site ou pour une autre époque, il faut détailler la signification des signes ou s’inspirer d’écriture du mouvement développé pour le sport et la danse. La plus rependue est l’écriture Laban. Celle – ci est parfois associée à la conception architecturale pour, à partir de traduction Laban d’un site, déployer une mise en volume, intégrant les rythmes postures et les échelles des kinesphères.

La partition peut repérer les trajectoires ou prises d’espace - La posture ou l’état - La nature du mouvement - La vitesse - Vélocité - Le rythme – Lister les modes opératoires des actions-

L’action collective et individuelle. Elle peut décrire les objectifs de l’expérience.

Une partition dite “fermée” décrit très précisément toutes les actions. Une partition peut comporter des parties fermées et des parties dites ouvertes, c’est-à-dire qui laisse de la place à l’improvisation.

Un protocole d’enquête scientifique est souvent “fermé” ce qui permet de répéter le même modus opératoire et mettre en comparaison des éléments à partir de grilles d’études pour générer des données.

Vous pouvez procéder selon cette méthode ou vous pouvez mixer les approches.

Quelques exemples de modes opératoires : liste de verbes actions – pour changer de positions ou relayer une action, point contact par le regard, le mimétisme, la répétition, la vague, le changement radicale de positions debout/allongé, l’inattendu, la chute etc....

Quelques organisations pour apporter du confort à l'acteur - créateur dans l’espace :

la création d’un duo : l’agissant et le veilleur

Un trio : l’agissant, le veilleur et l’observateur qui dessine, filme, photographie, écrit, enregistre.

Agir en collectif et en chœur. Intégrer au collectif des habitants

 

3. Documenter-Archiver- Problématiser - formuler des hypothèses

 

Objectifs

Documenter - Problématiser et formuler des hypothèses sont primordiales pour rendre compte de l’expérience avec l’objectif d’utiliser ces matériaux pour créer, réfléchir et construire le projet.

 

Méthodologies

Documenter in situ

Vous devez choisir des médiums qui correspondent à votre sensibilité artistique et architecturale en faisant le choix d’une technique de captation : - vidéo - photographie – dessin – invention de techniques mixtes - écriture - maquettes spontanées et portables.

L’organisation des cadrages, de la temporalité par exemple avec des cameras obscuras avec une prise de photo sur 12 H ou dans l’instantanée influent sur le récit et votre manière de raconter l’expérience et en conséquence le lieu. Ces intentions peuvent aussi dévoiler des intentions, désirs, intuitions que vous auriez au regard de votre projet.

Préparer en amont la stratégie des documentations de l’expérience permet de coordonner l’action - performative de l’expérience du corps sensible dans un lieu avec le système de captations.

Une partie de la documentation peut également être ouverte à l’improvisation et à l’intégration des phénomènes du lieu qui apparaissent pendant l’expérience.

Selon les modalités de l’expérience, les notations peuvent se faire en alternance avec les actions ou peuvent s’effectuer en groupe. Un groupe acteur et un groupe observateur et vice et versa.

En action et en documentant, il est intéressant mailler les matières perceptives avec l’analyse et commencer à problématiser les situations.

 

Documenter en dehors du site – Archivage – supports médiums et médias pluridisciplinaires.

Dans le deuxième temps de la documentation réaliser en dehors du lieu de l’expérience permet la création de systèmes de visualisation ou la création de document sous la forme de grilles où l’on peut établir des correspondances et des relations entre les collectes. Ces créations visuels ou dispositifs d’installation dans l’espace permettent de faire apparaître une connaissance du lieu fabriqué à partir du croisement des matériaux de l’expérience. Ce travail rejoint la première constellation de mots que nous avons fait dans le sens où il offre de construire des assemblages pour établir des connexions entre les choses prélevées et vécues sur les lieux pour concevoir le projet. Une technique utilisée est la penser par le diagramme qui permet par le schéma d’énoncer des problématiques et des hypothèses en relation avec le lieu.

Une approche moins scientifique mais plus artistique créée des archives poétiques très proches de votre sensibilité. Ay travers de l’expression plastiques, vous pouvez initier le projet et transposer le processus de la création de l’expérience et de la fabrication de la restitution en stratégie de conceptions architecturales.

Construire un récit est également une manière de documenter tous les médiums sont valable pour le faire : vidéo - photo -

La question du rapport à la réalité, au ressenti, au perçu, à l’imaginaire, à l’intuition est a organiser selon vos intérêts.

 

Le corps – archive

En préambule nous avons vu que le corps enregistre les mouvements.

La proprioception permet de garder en mémoire les expériences et au fur et à mesure de la pratique un langage corporel se développe et d’adapte pour faire l’expérience par le mouvement vivant les lieux. La mémoire du corps archive et en situation d’une nouvelle “création-agissante”, le corps rappelle l’ensemble des langages acquis et peut les déployer dans le temps de l’improvisation - le transmettre et transformer cette mémoire individuelle en une pratique collective. Dans le cadre du transfert de gestes ou de la transmission, les langages corporels migrent et sont interrogés par toutes les dimensions du corps énoncées plus haut. Nous pourrions parler du mouvement physique sensuel de la pensée.

Travaux

- Diagrammes des cycles de matières, d’énergies et d’informations

- représentation graphique à des échelles variées en adéquations avec les thématiques et les objectifs de projet.

- Vidéo des modèles analogiques et numériques

 

Collaboration SANDRA ANCELOT - CORPS - MOUVEMENT VIVANT et LIEU

Performances - protocoles - création d'archives poétiques plastiques - diagramme - hypothèses - analyses comparatives de l'expérience sensible avec l'approche d'analyses sur cartes.

Bibliographie

• Carpo, M., 2017. The second digital turn: design beyond intelligence, Writing architecture. The MIT Press,

Cambridge, Massachusetts.

• Châtelet, V., 2007. Interactive cities. Anomos/Êditions HYX, Orléans, France.

• Collectif The Metapolis Dictionary of Advanced Architecture : City, Technology and Society in the Information

Age. éd. Actar, 2002.

• Collectif, Architectures expérimentales, 1950-2012. Collection du Frac Centre

• éd. HYX, 2003

• Fox, M., 2016. Interactive Architecture: Adaptive World (Architecture Briefs). Princeton Architectural Press.

• Guallart, V., 2014. The self-sufficient city. Actar Publ, New York, NY.

• Huygen, J.-M., 2008. La poubelle et l’architecte : vers le réemploi des matériaux, L’impensé. Actes sud, Arles.

• Picon, A., 2015. Smart cities: a spatialised intelligence, Ad primers. John Wiley, Chicester.

• Ratti, C., Claudel, M., 2016. The city of tomorrow: sensors, networks, hackers, and the future of urban life.

Yale University Press, New Haven ; London.

 

Collaboration SANDRA ANCELOT - CORPS - MOUVEMENT VIVANT et LIEU

Bruno LATOUR(2012), Enquête sur les modes d’existence. Une anthropologie des Modernes, Paris, La Découverte, coll. « Hors collection Sciences Humaines ».

James J. GIBSON, Approche écologique de la perception visuelle (1979), Paris, Editions Dehors, 2014.

John DEWEY, l'art comme expérience, édition Gallimard, 2014.

Aurore DESPRES, « Gestes en éclats, Art Danses et performances », Editions Les presses du réelles.

Georges DIDI HUBERMAN, Soulèvement, Editions Gallimard, Jeu de Paume, 2016

Miranda TUFNELL, Chris CRICKMAY, “Corps, espace, image”, édition Contredance, CNL,2014.

Ressources web :

Andy GOLDWORTHY , documentaire “The river of tides “.

Gille DELEUZE : Qu'est-ce que l'acte de création ? Conférence à la Fémis en 1983 (école de cinéma) youtu.be/2OyuMJMrCRw

Informations supplémentaires

Références :

Mouvements artistiques

Dada – Futuriste – Modern – Body art - Gutaï - Fluxus - Land art - Green art

Artistes plasticiens –performer

Tino SEGAL - performer

Sally GABORI peintre – art ethnique

Andy GOLDWORTHY - art écologie

Guesepe PENONE – art écologie

Rebecca HORN performer – installation - Corps

Joseph BEUYS performer installation - art politique

Anselm KiEFER peintre sculpteur installation – art politique

William KENTRIDGE dessinateur performeur photographe scénographe - art politique

Lea HADOURDIN photographe art écologie

 

Chorégraphes :

Anna HALPRIN

Simone FORTI

Lucinda CHILD

Pina BAUCH

Anne Teresa DE KEESMAEKER

Saburo TESHIGAWARA

Aurélie GANDIT

Miet WARLOP

 

Méthodes :

Terra Forma

u-paris.fr/centre-politiques-terre/terra-forma/