Fiche Taïga – S9 Projet | métabolismes urbains
École Nationale Supérieure d'Architecture Paris - Val de Seine
ARCHITECTURE → 2° CYCLE MASTER → S9 - P1 (2022-2023)
DE ECOLOGIES - métabolismes urbains
Enseignants :
Patricia Collinet (TPCAU), Sonia Cortesse, Gilles-Antoine Langlois (HDR)
Parcours recherche : suivi par Gilles-Antoine Langlois, professeur HDR, pour les étudiants ayant effectué leur mémoire de S9 sur leur sujet de PFE et dans la perspective d’une thèse.
Objectifs pédagogiques
Le studio « métabolismes urbains » traite d’écologie urbaine au fil de l’eau. Les architectes y abordent les milieux construits par l’étude objective des phénomènes observables. Parallèlement, ils travaillent à l’appréhension sensible des situations urbaines. Le projet et sa programmation naissent sous l’effet de la tension produite par la mise en relation de ces deux approches.
Sortir de l’aporie « construire c’est détruire » implique pour l’urbanisme et l’architecture de reconsidérer l’objectif cartésien « se rendre maître et possesseur de la nature » pour rechercher des modalités d’entraides, de connivences avec notre environnement, inspirées d’auteurs tels que White, Berque et Latour. Dans ce contexte, les recherches du studio 'métabolismes urbains' s’inscrivent dans le monde urbain traversé de flux de matières et de multiples échanges énergétiques configurant d’incessantes mutations. Leurs rythmes et leurs temporalités désormais accélérées, évoqués par Rosa en 2010, tout autant que leurs matérialités, sont déterminants et entraînent écologie et urbanisme dans un rapprochement historique. Le milieu bâti artificiel est considéré avec les complexités organisationnelles et les héritages de ses populations humaines, animales et végétales, comme des ensembles vivants, à l’image des figures d'un jardin planétaire décrites par Gilles Clément.
Dans ce studio de M2 du DE2, l’écologie urbaine est envisagée comme discipline d’analyse et méthode de pensée. Elle considère les ordres de grandeur des quantités mises en jeux dans les métabolismes observés. Les flux d’énergie, de données, d’eau, de matières, de populations et d’argent, constituent des critères mesurables et donnent lieu à la détermination d’indicateurs de changements. Parallèlement à cette technicité, les concepteurs travaillent, en groupe et individuellement, à l’appréhension sensible des situations, à la caractérisation des ambiances et des paysages, à la compréhension des appartenances culturelles. A l’échelle de la ville et du territoire, entre objectif et subjectif, cet équilibre fonde la légitimité du travail des architectes et/ou urbanistes et conditionne l’émergence d’une pensée sociale, épistémologique et écologique des espaces en devenir.
Dans cette perspective, les étudiants situent les actions dans une boucle de décisions, dans des temporalités interdisciplinaires, œuvrant à la projection de futurs multiformes, ancrés dans ces territoires au bord de l’eau.