Au XX° siècle, la carte de l’Europe centrale et de l’Est connut plusieurs bouleversements majeurs. Des villes moyennes devinrent des capitales, nécessitant des remodelages importants, l’adaptation des infrastructures existantes, la création de nouveaux équipements répondant à d’autres usages. Ces circonstances exceptionnelles donnèrent donc lieu à des stratégies urbaines inédites, souvent en se contentant d’adapter l’existant, parfois en osant des refontes plus audacieuses.
Ainsi, Prague, Budapest, Varsovie – redevenues des capitales – continuèrent leurs processus antérieurs de développement, tandis que Minsk, Kiev et Moscou voulurent opter pour l’effacement partiel des centres anciens pour mieux recréer ces capitales de républiques socialistes (Biélorussie, Ukraine, Russie) selon les impératifs idéologiques et fonctionnels du régime communiste. Dans les deux cas, ces choix se firent toujours en négociant avec les états urbains existants, soit en y insérant des solutions fines, soit en tentant des insertions brutales à grande échelle.
Enfin, les lourdes dévastations pendant la seconde guerre mondiale – dont en Pologne et en Russie – forcèrent le pouvoir et les bâtisseurs à gérer en urgence des environnements urbains ravagés. Deux possibilités s’affrontèrent : conserver les tracés subsistants, ou au contraire accélérer les remodelages urbains ? Ce cours résume donc les choix alors opérés dans des pays européens, conduisant à des transformations conséquentes selon des modèles alternant entre acceptation de l’existant et transformation intégrale. Les solutions retenues guident d’ailleurs encore la mutation de ces grandes cités.